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Ce superbe appareil s’en retourne en fumée,
Et ce duc qui pensoit tout le monde embrasser,
Est contrainct, sans rien faire, en Flandres rebrosser,
Ayant perdu ses gens, son temps, sa renommée.


Henry, nostre grand Roy, comme ung veneur le suit,
Le presse, le talonne ; et le regnard s’enfuit,
Le menton contre terre, honteux, despit et blesme.


Espagnols, apprenez que jamais estranger
N’attaqua le François qu’avecq perte et danger :
Le François ne se vainq que par le François mesme.


XXXIII - SONNET

A TOUTS CEUX DE LA LIGUE


François desnaturez, bastards de cette France
Qui ne se peut dompter que par sa propre main,
Despouillez maintenant ce courage inhumain
Qui vous enfle d’orgueil, et vous perd d’ignorance.


Petits princes Lorrains quittez vostre espérance :
Ne suivez plus l’erreur de cet asne Cumain,
Qui vestu de la peau du grand lion Romain,
Voyant le vray lion, perd coeur et asseurance.


Et vous, Parisiens, où aurez-vous recours ?
Il faut bon gré mal gré, sans espoir de secours,
Vous ranger au devoir où les loix vous obligent ;


Mais si vous irritez vostre Roy contre vous,
Vous serez chastiez. Les enfants et les fouls
S’ils ne sont chastiez jamais ne se corrigent.