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mura aussi que les carosses seroient censurez, et les mulets bannis de Paris. Aussi fut advisé de convertir l’hostel de Bourgongne en un college de Jesuistes, qui avoient besoin de recreation pour la grande quantité de sang dont ils estoient boursouflez, et leur falloit un chirurgien pour les phlebotomizer[1]. Plusieurs autres sainctes et louables ordonnances furent faictes, d’entrée de jeu, dont on promit me donner la liste ; mais, sur toutes choses, on exaltoit le labeur de Monsieur de Lyon qui forgeoit une loy fondamentale, par laquelle seroit porté que quinconque, dedans Paris ou en ville bridée de l’Union, parleroit de paix de vingt ans, ou demanderoit le commerce libre et regretteroit le bon temps passé, seroit envoyé en exil à Soyssons, comme Heretique et Maheutre, ou payeroit à la bourse de l’Union certaine quantité des dales[2], pour l’entretenement des Docteurs. Quelques-uns mirent aussy en avant que, si le Roy de Navarre se faisoit Catholique, il falloit que Monsieur le Lieutenant se fist Huguenot, et que son feu frere l’avoit bien voulu estre si on l’y eust voulu recevoir. Quant à l’élection d’un Roy tout neuf, on dit qu’elle fut mise sur le bureau, mais que ce ne fut sans dispute, parce

  1. Saigner.
  2. Monnaie espagnole. On trouve, dans des actes du temps, des Philippe-dales mentionnés comme monnaie.