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de ne point eslire de Roy qui ne fust bon compagnon et amy des Cantons. Puis se leverent Ribaut et Roland[1], qui supplierent l’Assemblée de casser et abroger la loy De repetundis[2], pour ce que ceste loy n’estoit ni Catholique, ni fondamentale[3].

Ce faict, chascun se leva avec une merveilleuse taciturnité, et, en sortant, le massier advertissoit à la porte de retourner au Conseil à deux heures de relevée. A quoy, moy qui parle, ne voulus faillir, pour le desir que j’avoy de veoir les choses rares et singulieres, et les ceremonies qui s’y feroient, afin d’en advertir mon Maistre et les Princes d’Italie, qui attendent avec beaucoup de desir quelle sera la procedure et l’issue de ces fameux Estats, tenus contre tout ordre et façon de faire accoustumée en France.

Je revins donq après disner, d’assez bonne heure au Louvre, et, me présentant pour entrer en la Salle

  1. baut, trésorier du duc de Mayenne, était un de ses principaux agents ; Nicolas Roland était son favori et son conseiller.
  2. baut et Roland s’étaient approprié une grande partie des deniers publics, encaissés chez le Général de la Cause, c’est-à-dire le duc de Mayenne. Ils pouvaient donc craindre d’être poursuivis de ce chef.
  3. riante : « Et abroger les loix du péculat et de repetundis, parce qu’elles n’estoient ny catholiques, ny fondamentales. »