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rerent bien camuz et estonnez, et ne fut, de longtemps aprés, toussy ne craché, ni faict aucun bruit, comme si les auditeurs eussent esté frappez d’un coup du Ciel ou assoupis en un profond endormissement d’esprit, jusques à ce qu’un Espagnol, des Mutinadosl, se leva le premier et dict tout haut : Todos los mattaremos, stos vellachos [1].

Ce disant, partit de sa place, sans faire aucune reverence à personne. Là dessus, chascun se voulut lever pour s’en aller. Mais l’Admirai de Villars, moderne Roy d’Yvetot. [2], supplia les Estats, au nom des Cantons Catholiques et des Ligues des Catillonnois, Lipans, Gaultiers[3], et autres communautez zelées, de ne faire point la paix avec les Heretiques, qu’il ne demeurast du Ponent[4] et du Levant, et ne fust payé de ses frais, avec retention de ses benefices[5] ; aussy

</ref>Tuons tous ces marauds.

  1. ef>’Molinados, soldats des vieilles troupes espagnoles qui se mutinèrent fréquemment en Flandres faute de paie.
  2. André de Villars-brancas, amiral de France, possédait la terre d’Yvetot. Son nom a été supprimé dans les éditions postérieures de la Satyre, Henri IV l’ayant fait gouverneur de Rouen et de Calais.
  3. dition : « francs museaux.
  4. riante : « Qu’il ne demeurast maistre de la mer du Ponant. »
  5. ilippe des Portes, abbé de Tiron, de Bon-Port et de Josaphat, familier et conseiller de l’amiral de Villars, était privé du revenu de ses bénéfices que les royalistes retenaient.