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voulez en faire perdre la race. Vraiement, si nous n’avions plus du sang de ceste noble famille Royale, ou que nous fussions en un Royaume d’election, comme en Polongne ou en Hongrie, je ne dy pas qu’il n’y fallust entendre ; mais ayants de temps immemorial ceste louable loy qui est la premiere et la plus ancienne loy de nature, que le fils succede au pere, et les plus proches parents en degré de consanguinité à leurs plus proches de la mesme ligne et famille, et ayants un si brave et genereux Prince en ce degré, sans controverse ni dispute qu’il ne soit le vray, naturel et legitime heritier, et plus habile à succeder à la Couronne, il n’y a plus lieu d’election, et faut accepter avec joye et allegresse ce grand Roy que Dieu nous envoie, qui n’a que faire de nostre aide pour l’estre, et qui l’est desja sans nous, et le sera encore malgré nous, si nous l’en voulons empescher.

Or, me suis-je destourné de mon propos pour dire quelque chose sur ce qu’on luy objecte de la religion ; mais ce n’est pas ce que je vouloy dire qui luy manque, et qui retarde beaucoup l’avancement de ses affaires : aussi n’est-ce pas ce que les Predicateurs et pédicateurs[1] luy reprochent, de l’amour

  1. Sodomistes, du latin paedicare.