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de Judée. En ung mot, nous voulons que Monsieur le Lieutenant sçache que nous recongnoissons pour nostre vray Roy legitime, naturel, et souverain seigneur, Henry de Bourbon, cy-devant Roy de Navarre. C’est luy seul, par mille bonnes raisons, que nous recongnoissons estre capable de soubstenir l’Estat de France et la grandeur de la réputation des François ; luy seul qui peut nous relever de nostre cheute, qui peut remettre la Couronne en sa première splendeur et nous donner la paix. C’est luy seul, et non autre, qui peut, comme un Hercules naturel, né en Gaule, deffaire ces monstres hideux, qui rendent toute la France horrible et espouvantable à ses propres enfants ; c’est luy seul, et non autre, qui exterminera ces petits demy-Roys de Bretaigne, de Languedoc, de Provence, de Lyonnois, de Bourgongne et de Champagne[1] ; qui dissipera ces Ducs de Normandie, de Berry et Solongne, de Reims et de Soissons : tous ces fantosmes s’esvanouiront au lustre de sa présence, quand il se sera sis au throsne de ses majeurs[2], en son lict de justice qui l’attend en son Palais Royal.

  1. Les gouverneurs se regardaient comme indépendants dans leurs Provinces, levant les tailles et agissant en souverains.
  2. Ancêtres, du latin majores.