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bition la met aux vostres : vous voyez assez clair en nostre ruine, mais vous ne voyez goute en vostre devoir de Pasteur de l’Eglise. Vous venez icy pour tirer la laine d’un troupeau et pour luy oster ses gras pastis et ses herbages. Vostre interest particulier vous aveugle : trouvez bon que nous regardions au nostre. L’interest de vos maistres, qui vous mettent en besongne, comme un journalier à la tasche de la demolition d’une maison, est de s’agrandir de nos pieces et tenir en repos leurs Seigneuries : le nostre est de nous mettre à couvert et d’accorder nos differents, en ostant les folles vanitez que nous avez mises en la teste, et faisant la paix. Nous voulons sortir, à quelque prix que ce soit, de ce mortel labyrinthe[1]. Il n’y a ni paradiz bien tapissez et dorez[2], ni processions, ni confrairies, ni quarantaines, ni predications ordinaires ou extraordinaires, qui nous donnent rien à manger. Les pardons, stations, indulgences, brefs et bulles de Rome, sont toutes viandes creuses qui ne rassasient que les cerveaux eventez. Il n’y a ny rodomontade d’Espagne, ni bravacherie

  1. dition : « Vous ne nous ferez pas précipiter du pinacle du temple. »
  2. posoirs pour les processions. Dans quelques provinces on appelle encore Paradis le Tombeau ou représentation du Sépulcre pendant la semaine Sainte.