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coquemarts, poisles, chenets et cuvettes ; et y employerons nostre artillerie et nos cloches si nostre necessité dure encore peu de temps. Les doublons et les quadruples de fin or du Perou sont esvanouis, et ne se voient plus. C’est sur quoy un poëte de nostre temps a faict un quatrain fort gentil :

Par toy, superbe Espagne, et l’or de tes doublons,
Toute la pauvre France, insensez, nous troublons :
Et de tous tes doublons qui causent tant de troubles,
Il ne nous reste rien à la fin que des doubles.

Sur ce mesme sujet, un autre honneste homme n’a pas mal rencontré, quand il a dict :

Les François, simples paravant,
Sont par doublons devenuz doubles ;
Et les doublons tournez en vent,
Ou bien en cuivre et rouges doubles.

De nous persuader meshuy que ce qu’en faict ce bon Prince n’est que pour la conservation de la Religion Catholique, et rien plus, cela ne se peut. Nous sçavons trop quelle est son intention, par ses agents et par ses memoires ; nous sçavons comment il a vescu et traité cy-devant avec les Huguenots des Pays-Bas[1]. Les articles de leurs accords sont imprimez

  1. Un édit de Don Juan d’Autriche, gouverneur des Pays-Bas, publié à Bruxelles le 17, et à Anvers le 27 février 1577, ratifiait un traité de 1576 fait entre les provinces de Hollande