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dre ung autre gouvernement et ung autre gouverneur : c’est assez vescu en anarchie et desordre. Voulez-vous que, pour vostre plaisir, et pour aggrandir vous et les vostres, contre droit et raison nous demourions à jamais miserables ? Voulez-vous achever de perdre ce peu qui reste ? Jusques à quand serez-vous substanté de nostre sang et de. nos entrailles ? Quand serez-vous saoul de nous manger, et de nous veoir entretuer pour vous faire vivre à vostre aise ? Ne songez-vous point qu’avez affaire aux François ? c’est-à-dire à une nation belliqueuse qui est quelquefois facile à séduire, mais qui bientost retourne à son devoir, et surtout ayme ses Roys naturels et ne s’en peut passer. Vous serez tout estonné que vous vous trouverez abandonné de toutes les bonnes villes qui feront leur appointement sans vous. Vous verrez tantost l’un, tantost l’autre de ceux que pensez vos plus familiers, qui traiteront sans vous, et se retireront au port de sauveté, parce qu’ils vous ont congneu mauvais pilote, qui n’avez sceu gouverner la navire dont aviez pris la charge et l’avez eschouée bien loin du port. Avez-vous donc tant en

    nommer un roi ; aussi après les dates de 1590 et 1591 successivement fixées, ne se décida-t-il à les convoquer pour l’année 1595 que sous la triple pression du Pape, du roi d’Espagne et des Seize.