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phiquement son sort en composant des poésies latines et françaises.


Je suis de sept enfants chargé,
A cent créanciers engagé,
Et mes forces sont consommées
Des frais que j’ay faicts aux armées.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Mais s’il faut que ce qui m’est dû,
Mon temps et mon bien soit perdu,
Au lieu de me mesler de crimes,
J’iray me consoler de rymes.


Au moment où il était expulsé de Paris par les ligueurs, sa famille s’était encore accrue : il avait neuf enfants ! Il resta inébranlable dans sa fidélité au roi, et alors qu’il voyait autour de lui tant de désertions intéressées, il aima mieux supporter la misère que de se « mesler de crymes », comme il le dit. On ignore l’époque de sa rentrée dans Paris ; mais il est certain qu’il s’y trouvait lorsque fut composée la Satyre Ménippée par les commensaux de Gillot.

Florent Chrestien, d’origine bretonne, né à Orléans le 26 janvier 1541, d’un gentilhomme qui fut médecin des rois François Ier et Henri II et chancelier du duc de Vendôme, était aussi un des hôtes assidus de la maison du quai des Orfèvres. Très versé dans les littératures grecque, latine et française, Jeanne d’Albret l’avait choisi pour succéder au sieur de la Gaucherie dans la charge de précepteur de son fils Henri, qui fut depuis Henri IV, roi de France. « Et luy bailla Florent Chrestien » (dit Palma Cayet), « l’un des anciens serviteurs de la