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François et Catholiques comme nous, qui nous ont l’ait pareilles remonstrances, et monstré par bonnes raisons que nostre opiniastreté et nos guerres civiles ruinoient la religion Catholique et l’Eglise, et tout l’ordre ecclesiastique, faisant desbauchcr les presbtres, religieux et religieuses, consommant les benefices et aneantissant le service divin partout le plat pays ; et neantmoins nous persistons comme devant, sans avoir pitié de tant d’ames desolées, egarées et abandonnées de leurs pasteurs, qui languissent sans religion, sans pasture et sans administration d’aucun sacrement. Enfin, puisque nous convenons et nous rapportons, en tant de rencontrés, à la cité de Jérusalem, pouvons-nous attendre autre chose qu’une totale ruine et desolation entiere, comme la sienne, si Dieu, par ung miracle extraordinaire, ne nous redonne nostre bon sens ? Car il est impossible que puissions longuement durer ainsy estant desja si abattus et alangouris de longue maladie que les soupirs que nous tirons ne sont plus que les sanglots de la mort. Nous sommes serrez pressez, envahis, bouclez de toutes parts, et ne prenons air que l’air puant d’entre nos murailles, de nos boues et egouts ; car tout autre air de la liberté des champs nous est deffendu. Apprenez donq, villes libres, apprenez, par nostre