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nitez et l’ambition de ses Princes : nous faisons la guerre aux curez de Sainct-Eustache et de Sainct-Mederic[1] parce qu’ils nous remonstrent nos fautes et nous predisent le malheur qui nous en doit arriver. Jerusalem fit mourir son Boy et son oinct de la race de David, et le fit trahir par un de ses disciples, et de sa nation : Paris a chassé son Prince, son Roy, son oinct naturel, et aprés l’a faict assassiner et trahir par un de ses moynes. Les docteurs de Jérusalem donnoient à entendre au peuple que leur Roy avoit le Diable au corps, au nom duquel il faisoit ses miracles : nos Prescheurs et Docteurs ont-ils pas presché que le feu Roy estoit sorcier et adoroit le Diable, au nom duquel il faisoit toutes ses devotions, et mesme aucuns ont esté si impudents de montrer en chaire publiquement à leurs auditeurs des effigies faictes à plaisir, qu’ils juroient estre l’idole du Diable que le tyran adoroit ; ainsy par-loient-ils de leur Maistre et de leur Roy[2]. Ces mesmes Docteurs de Jérusalem prouvoient par l’Escriture que

  1. René Benoît, curé de Saint-Eustache, et Claude Morenne, curé de Saint-Méry, furent chassés de Paris par les ligueurs parce qu’ils prêchaient la soumission au roi.
  2. Lincestre, prêchant le mercredi des Cendres, tira de sa manche un chandelier représentant un satyre, volé dans le trésor de Henry III aux Capucins du bois de Vincennes, et dit que c’était l’image du diable que le tyran adorait.