Page:Satyre menippee garnier freres 1882.djvu/265

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
Qui la bonne feste, nommée
Des Barricades, n’a chomée[1] ;
Qui ne parle reveremment
Du cousteau de frere Clement ;
Qui, lors que Bichon ou Nivelle
Ont imprimé quelque nouvelle,
En doute et s’enquiert de l’autheur,
Je gage que c’est un Fauteur !
D’autres encores on remarque
A une plus certaine marque.
Sainct-Cosme[2], Olivier[3], et Bussy[4],
Empougnez-moy ces gallands-cy !
Ils en sont ! Et pourquoy ? Et pource
Qu’ils ont de l’argent en leur bourse !


J’ai retenu ces vers par cœur parce qu’ils sont si vulgaires que les femmes et petits enfants les ont appris, et qu’il ne se peut rien faire de plus naïf pour exprimer nos procedures et les façons dont nous avons usé pour trouver de l’argent. Mais on a oublié d’y mettre l’or de Molan [5] et le thresor du Grand Prieur de Champagne [6], qui vous ayderent

  1. L'anniversaire de la journée des Barricades, fête chômée solennellement par les ligueurs.
  2. Hamilton, curé de Saint-Cosme.
  3. Après l’emprisonnement du Parlement, en janvier 1589, il pilla les plus riches maisons de Paris, dont il dénonçait les maîtres comme royalistes.
  4. Bussy Le Clerc, qui emprisonna le Parlement à la Bastille.
  5. Quatre cent mille écus d’or, cachés dans sa maison, qui furent pris par les ligueurs.
  6. Michel de Sèvre, chevalier de Malte, et Grand Prieur de la