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Prieres et pelerinages, S’il entremesle en ses suffrages Un Da pacem[1], en souspirant, C’est pour le moins un Adheran : Combien qu’il fasse bonne mine, Gardez qu’il ne vous enfarine ! Qui n’ayme point ouyr prescher Commolet, Guincestre et Boucher[2] Et qui volontiers ne salue Louchard, La Morlière et La Rue[3], C’est un Maheutre, et ung Frelu*, Pire qu’un Turc, ou Mammelu ! Qui n’honore la seigneurie De Baston, Machault, Acarie, Et qui a dict on quelque endroit Que jamais boiteux n’iroit droit[4] ; Qui demande par la fenestre A ses voisins que ce peut estre, Aux alarmes et toque-saincts ; Qui n’eust point peur à la Toussaincts[5] :
- ↑ e antienne commence par les mots : Da pacem, Domine. Seigneur, donne nous la paix. Par plaisanterie, l’auteur prétend qu’elle était suspecte depuis que le Parlement ligueur avait déclaré digne de mort quiconque parlerait de la paix.
- ↑ mmelet, jésuite ; Lincestre, curé de Saint-Gervais ; et Bouchcr, curé de Saint-Benoît. Tous trois prédicateurs ardents en faveur de la Ligue.
- ↑ Louchard et la Morlière, étaient membres du Conseil des Seize ; quant à La Rue, c’était un tailleur, grand ligueur.
- ↑ ef>s f rélus désignaient en Champagne ceux qu’à Paris on appelait les Politiques.
- ↑ C’est le jour de la Toussaint 1589 que Henri IV prit les faubourgs de Paris. Deux bourgeois qui avaient parlé favorablement du roi furent pendus par les ligueurs.
</ref>Allusion à Acharie et au petit Feuillant, tous deux boiteux.