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cœur et la rage d’aller prendre au siege venerable de la justice souveraine, et la mener captive et prisonniere en triomphe par les rues jusques à son fort et tesniere de la Bastille [1], dont elle n’est sortie que par pieces, avec mille concussions, exactions et vilenies[2], qu’il a exercées sur les gens de bien ? Je laisse les pillages de plusieurs riches maisons, la vente des precieux meubles, les emprisonnements et rançonnements des habitants et gentils-hommes qu’on sçavoit estre pecunieux et garnis d’argent, lesquels on baptizoit du nom de Politiques, ou d’Adherents et Fauteurs d’Heretiques. Et, sur ce propos, fut faicte de ce temps-là une plaisante rime, que j’estime digne d’estre inserée aux registres et cayers de nos Estats : Pour cognoistre les Politiques, Adherents, Fauteurs d’Heretiques, Tant soient-ils cachez et couverts, Il ne faut que lire ces vers.

  1. Jean Le Clerc, dit Bussy, autrefois procureur et alors gouverneur de la Bastille pour la Ligue, arrêta les membres du Parlement, en pleine audience, le 16 janvier 1589, et les emprisonna à la Bastille. (Journal de Henri III, par P. de l’Estoile. )
  2. Ceux des membres du Parlement qui avaient suivi volontairement leurs collègues arrêtés, furent relâchés le jour même ou les jours suivants. D’autres turent mis en liberté moyennant rançon.