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des villes n’eussent pas bruslé du feu de la rebellion, si leurs deputez eussent passé par le mesme Fidelium[1]. Mais la douceur de ce bon Roy, qui n’estoit nullement sanguinaire, se contenta de veoir son principal ennemy et competiteur abattu, et s’arresta lors qu’il devoit plus vivement poursuyvre son chemin. Toutesfois, si le sieur d’Antragues eust faict ce qu’il avoit promis, de la reduction d’Orleans, qu’il pensoit guarir comme il l’avoit gastée[2], et ne se fust point laissé devancer par Sainct-Maurice et Rossieux[3], les choses ne se fussent pas debauchées comme elles firent par faute de donner ordre à ce premier tumulte, où vous vinstes, sur le commencement de leur revolte, et leur donnastes courage aurait dû le faire, le roi les lit relâcher, sous promesse de s’employer à apaiser la sédition Parisienne. Mais ils agirent tout différemment, et se montrèrent ligueurs enragés.

  1. S’ils eussent eu le mémo sort que les Guise. A l’Introït de la messe des morts on dit une oraison qui commence par : Fidelium, Deus. . . , etc.
  2. François d’Entragues, fait gouverneur do l’Orléanais à la suite du traité conclu en 1584, à Joinville, entre les Guise et l’Espagne, tenait le château d’Orléans pour la Ligue, dont il favorisa l’extension dans son gouvernement. Vers 1588 il embrassa le parti du roi ; mais les Orléanais ne voulurent pas le suivre, et après la mort du duc de Guise il dut se réfugier au château d’Orléans, où ils l’assiègèrent.
  3. Royssieux, trésorier de France à Orléans, fut plus tard secrétaire d’Etat pour la Ligue.