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treprise qui fut toute autre que n’esperiez ; et peu s’en fallut que vous-mesmes ne fussiez de la farce, si le seigneur Alphonse Corse[1] n’eust esté devancé. Madame vostre sœur eut la mesme frayeur que vous, qui, sçachant la nouvelle, ne se trouva pas asseurée aux fauxbourgs, et se retira en la ville.

0 que nous serions maintenant à nos ayses, si ce Prince eust eu le courage de passer outre et continuer ses coups ! Nous ne verrions pas Monsieur de Lion assis prés de vous, et vous servir d’arq-boutant pour faire vos pratiques et les siennes à Rome et en Espagne, et pour empescher, par ses sermons et ses raisons colorées de religion, que n’ayons la paix, dont nous avons tant de besoin. Nous n’eussions pas veu les furieuses administrations de Marteau, Nully[2], Compan et Roland, qui ont mis le peuple au desespoir, si la justice, que la renommée nous avoit apportée jusques icy aprés leur capture, leur eust esté faicte comme elle devoit[3] ; et toutes les autres gran-

  1. phonse d’Ornano fut envoyé on poste à Lyon, où était le duc de Mayenne, pour s’emparer de sa personne par ordre du roi, avant qu’il n’apprit le meurtre de ses frères. Mais il fut prévenu, et se retira dans son gouvernement de Bourgogne.
  2. ienne de Nuilly, fut prévôt des marchands en 1582 et 1584.
  3. La Chapelle-Marteau, Etienne de Nuilly, Jean Compan et Roland furent arrêtés à Blois, après l’assassinat des Guise. Au lieu de les mettre à mort, comme d’Aubray semble dire qu’on