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de miseres ? Ce ne furent plus que ruses, que finesses, dissimulations et feintises, d’une part et d’autre ; pratiques, menées à qui mieux mieux, et à qui tromperoit son compagnon. Vous commençastes à marcher du pair avec vostre Maistre, et, parce que n’aviez peu l’attraper par force ouverte, vous pristes conseil d’y aller par finesse. Vous faisiez les tristes et dolents de ce qui estoit arrivé quand vous envoyez vers luy ; mais envers les Estrangers vous braviez, et vous vantiez d’estre maistres de tout, et qu’il n’avait tenu qu’à vous que vous fussiez Roys, et qu’aviez gagné en ceste journée des Barricades plus que si vous eussiez gagné trois batailles : de quoy vos lettres et celles de vos agents font ample foy[1]. Vous envoyastes plusieurs fois diverses sortes d’ambassadeurs vers le Roy, tant à Rouen qu’à Chartres, pour faire croire que le peuple de Paris estoit plus à sa devotion que jamais, et desiroit le veoir et le cherir en sa bonne Ville : et ne taschiez qu’à l’y attirer pour parfaire la besongne commencée ; mais il n’en voulut rien faire, et fit bien. Enfin aprés plusieurs declarations que vous tirastes de luy dont il ne fut chiche, comment il oublioit et remettoit tout

  1. Voir : Extrait de lettres écrites par le duc de Guise, dans les Mémoires de la Ligue, t. II, p. 334,