Page:Satyre menippee garnier freres 1882.djvu/251

Cette page n’a pas encore été corrigée

bien que le Roy, qui sçavoit toute l’entreprise, encore que ceux qui approchoient de plus prés de sa personne taschassent luy dissuader et divertir d’adjouster foy aux rapports qu’on luy en faisoit, eut ses Suysses et ses gardes et autres gens de guerre tous prests avant le jour, qui avoient deja pris les places, carrefours et quantons de la ville dés le matin, auparavant que vostre frere ni aucuns des entrepreneurs fust éveillé ; lequel, comme sçavez, ayant sceu à son resveil ce qui se passoit, se trouva si surpris et si esperdu qu’il n’attendoit rien moins sinon qu’on le vinst assieger et prendre ou massacrer en l’Hos-tel de Guyse, où il s’estoit resolu se deffendre seulement avec son espée, n’y ayant faict preparatifs d’aucunes armes, de peur qu’on y allast fouiller, et pour osier tout soupçon de luy. Ile mesme, tous les Seize et les plus mutins de la faction se cacherent dedans les caves et chez leurs amis et voisins, n’attendants rien que la mort. Et n’y eust aucun si hardy qui osast paroistre dedans la rue qu’il ne fust plus de huict ou neuf heures, tellement que le Roy eust peu, sans aucune résistance, se saisir d’eux et de vostre frere, et remettre absolument son auctorité, s’il eust permis que ses gens de guerre eussent joué des mains et chargé les premiers qui s’avancerent à faire barricades et à boucher les passages des rues. Mais