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n’y fistes pas grand cas, parce que vouliez temporiser en attendant à frapper vostre coup par deça, comme avez dit tantost. Mais les Heretiques de Sainc-tonge ne laisserent de s’en moquer, car, à vostre retour, ils firent une petite rime en leur patois, qui merite que la sachiez, et la voicy :

Haulsez voz voustes[1], grands portaux ! Huys de Paris, tenez-vous hauts ! Si entrera le Duc de Gloire, Qui, pour tuer cent Huguenaux A faict mourir mille Papaux : N’a-t-il pas bien gagné à boyre ?

Le quatrain qui en fut faict par deçà, est commun,

touchant les places que vous pristes :

Oronce est un oyson, et Thevet une cane[2], Qui, en représentant la carte Gallicane, Ont oublié de mettre, ou laissé par mépris, Les villes et chasteaux que ce grand Duc a pris !

Je ne parleray point de la belle prise que vous fistes du chasteau de Fronsac et d’une jeune dame qui estoit dedans, heritière de la maison de Caumont[3] ; cela ne merite pas d’estre recité en ceste

  1. riante : « testes. »
  2. once Finé et Thevet sont tous deux auteurs de cartes géographiques.
  3. L’héritière de la maison de Caumont était protestante. Elle avait douze ans lorsque le duc de Mayenne la fit enlever par force pour la l’aire épouser par un de ses fils ; ce qui n’eut pas lieu, du reste.