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et ruzée qu’elle fust, si y fut-elle trompée, car elle ne croyoit pas du commencement, que vos desseins volassent si haut, et ne descouvrit la meche que bien tard, aprés qu’eustes mis le pied si avant qu’il n’y avoit pas moyen de le retenir n’estant pas vray-semblable, encore qu’elle eust du mescontentement de son fils (qui à la vérité, se laissoit plus gouverner à d’autres qu’à elle), qu’elle eust voulu le laisser ruiner et le veoir priver de la Couronne pour y establir vostre frere, de qui elle ne se fioit que de bonne façon.

L’ayde donq que la bonne Dame vous fit n’estoit pas pour perdre son fils, mais pour le ramener à l’humilité et reconnoissance. Ce que pensant avoir faict pour vostre moyen, elle vous fit par aprés dissiper vostre armée, qui ne vous servit de rien, sinon pour vous faire connoistre vos forces et pour extorquer par violence cest Edict de Juillet 1, qui cassoit tous les autres Edicts de pacification auparavant faicts et remettoit encore le feu et le carnage en France contre les Huguenots. Mais vous ne demeurastes pas en si beau chemin, car, ayant recongneu que la pluspart des bonnes villes qui vous avoient promis de •1. L’édit de Réunion, vérifié au Parlement, en présence du roi, le 18 août 1585.