Page:Satyre menippee garnier freres 1882.djvu/241

Cette page n’a pas encore été corrigée

Et neantmoins, pour avancer vos affaires, vous voulustes faire croire aux bonnes gens que c’estoit pour le bien public et pour la deffense de la Religion Catholique, qui est un pretexte que les seditieux et remueurs de nouvelletez ont tousjours pris. Dedans ce rets insensible vous attirastes le bon homme monsieur le Cardinal de Bourbon, prince sans malice, et le sceutes si dextrement tourner et manier que luy mistes une folle et indiscrette ambition dedans la teste pour faire de luy comme le chat de la souriz : c’est-à-dire, aprés vous en estre joué, de le manger. Vous y attirastes plusieurs seigneurs de ce Royaume, plusieurs gentilshommes et capitaines, plusieurs villes et communautez ; et entre les autres, ceste-cy miserable, qui se laissa engluer partie de hayne des comportements du feu Roy, partie de l’impression que luy donniez que la religion Catholique s’en alloit perdue, si, le Roy mourant sans enfants, la succession du Royaume venoit au Roy de Navarre, qui se disoit premier Prince du sang. Vous forgeastes là-dessus vostre premier manifeste, imprimé à Rheims, qui ne portoit ung seul mot de Religion, mais bien demandiez tous les estats et gouvernements de ce Royaume estre ostez à ceux qui les possedoient qui n’estoient à vostre devotion : ce que vous corrigeastes par vostre second