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sceu bien ayder fut l’assistance que firent pour un temps messieurs les Princes de Conty et de Soyssons1 au roy de Navarre, leur cousin germain, quand ils veirent que c’estoit directement à toute leur famille que vous en vouliez, et que vous vous vantiez, de supplanter, (car là-dessus vous pristes le sujet que jamais n’avez laissé ny oublié depuis, de faire comprendre par la bulle du pape et par les serments et protestations du Roy d’Espagne, de n’approuver jamais les Princes Heretique, ni fils d’Heretiques, et trouvastes lors ces beaux noms d’Adherents et Fauteurs d’Heretiques).

Vous feistes dés lors vos pratiques avec le Roy d’Espagne plus manifestement, et asseurastes vos conditions, et stipulastes dés lors vos pensions, luy promettant le royaume de Navarre et le Bearn pour sa part, avec les villes qui seroient à sa bienseance en Picardie et Champagne ; et convinstes aveques luy des moyens dont vous useriez pour empieter l’Estat. Et le pretexte qu’y pretendiez estoit le mauvais gouvernement du Roy, les prodigalitez qu’il faisoit à ses deux mignons, desquels vous tirastes 1, François de Bourbon, prince de Conti, et Charles de Bourbon, comte de Soissons, par crainte des desseins du duc de Guise contre leur maison, embrassèrent le parti du roi de Navarre, en 1587.