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il vous avoit assemblé et preparé les materiaux desquels vous avez basti ce superbe dessein d’empieter la Couronne ; vous ayant laissé en main premierement de grands biens, de grands estats, les premiers offices et charges du Royaume, de grands gouvernemens, force gens de guerre obligez par bienfaicts, force serviteurs, force intelligences avec le Pape et le Roy d’Espagne et autres Princes de vos parens et alliez, et, qui plus est, une grande opinion envers le menu peuple que fussiez bons Catholiques et ennemis jurez des Huguenots. Vous avez sceu faire fort bien vostre proffit de ces preparatoires, et des estoffes qu’avez trouvées, aprés sa mort, toutes prestes à mettre en œuvre. Quand je dy vous, j’entends parler de vos freres et vos cousins. Aprés la mort du Roy Charles, beaucoup de choses vous ont succedé l’une aprés l’autre fort à propos : premierement la sterilité du Roy, ou de vostre cousine sa femme ; puis la retraicte et absence du Roy de Navarre, dont vous fustes en partie cause pour les deffiances où vous le mettiez ; et par aprés, la dissension et division du Roy et de Monsieur le Duc son frere, de laquelle vous seuls fustes les autheurs et promoteurs, aigrissant soubs main les esprits de l’un contre l’autre et leur promettant secrettement de les assister. Une autre chose dont vous vous avez