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nous avons veu depuis leur mort ; et qu’on asseure que monsieur vostre oncle avoit dressé ung formulaire de tout l’ordre qu’on y devoit tenir. Mais je ne puis croire que luy, qui avoit de l’entendement ce qu’homme pouvoit avoir, eust peu esperer de faire ses neveux Roys de France, voyant encore trois freres, enfants de la maison Royale en droite ligne, tous puissants et en la fleur de leur aage, prests à se marier ; et ne pouvoit pas deviner qu’ils mourroient sans lignée, comme ils ont faict par aprés. D’ailleurs, il voyoit grand nombre de Princes du sang royal, qui ne s’estoient point frottez à la robe des Heretiques : cela luy devoit couper toute esperance à ces desirs. Je sçay bien que, de son temps, il a esté autheur que l’Archidiacre de Thoul[1] a escrit que ceux de la maison de Lorraine estoient descenduz de Charlesmagne par les masles : sçavoir de Charles, duc de Lorraine, à qui le royaume appartenoit aprés la mort de Loys cinquiesme Roy de

  1. Variante des éditions postérieures : « l’archidiacre de Verdun et depuis encor celuy de Thoul ont escrit. » Cet archidiacre de Toul était François de Rozières qui écrivit un livre intitulé Stemmata Lotharingiae et Barri Ducum, où il prétendait établir les droits des ducs de Lorraine au trône de France. Ce livre fut lacéré publiquement le 26 avril 1585, et l’auteur, convaincu du crime de lèse-majesté, ne dut la vie qu’à l’influence de la reine Louise,