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qu’elle a esté cause de beaucoup de maux que nous avons veuz de son temps. Car, sur ce sujet, elle les prit en telle haine que jamais elle ne cessa qu’elle ne les eust ruinez, comme elle fit l’un à la bataille de Jarnac, et l’autre à la Sainct-Barthelemy, où, si tous ceux de Montmorency se fussent trouvez, ils n’en eussent pas eu meilleur marché. A quoy monsieur vostre oncle tenoit la main fort dextrement, et poussoit vaillamment à la roue pour mettre le feu en la teste du jeune Roy Charles ; sans la mort duquel, il ne faut douter qu’il n’eust bien eu la raison de l’escorne que monsieur le Mareschal de Montmorency luy avoit faicte en ceste ville, et a monsieur vostre frere, quand il leur fit faire tout en leurs chausses[1], parce qu’ils portoient armes deffendues sans son passeport. Mais il semble que les morts soudaines de ces trois Rois subsequents l’ung aprés l’autre, ayent tousjours rompu et desbauché les beaux desseins de vostre maison, et sauvé ou prolongé la vie à vos principaux ennemis. Venons à ce qui est advenu depuis : car il est

  1. Il fit arrêter, en janvier 1565, le cardinal de Lorraine, le duc d’Aumale et le duc de Guise, rue Saint Denis, près des Innocents, parce que, malgré la défense du roi, ils se présentaient à la tête d’une troupe armée. Le cardinal eut tellement peur qu’il concilia ses chausses.