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heur à la verité fort admirable, reprit les villes de Picardie que nous avions perdues, et Calais davantage. Et, pour se revancher des mauvais offices qu’il avoit sceu qu’on lui avoit faict en son voyage, fit aussi tenir en longueur la prison de monsieur le Connestable1, et n’oublia rien d’artifice pour empescher et dilayer sa delivrance : qui donna occasion à ses neveux, messieurs de Chastillon, d’implorer le secours et se jetter entre les bras du Roy de Navarre, pere de cestuy-cy, et de monsieur le Prince de Condé, son frère, qui avoit espousé leur niepce.

Voylà ces deux grandes maisons en factions et partialitez, qui s’aigrirent encore par la contention née entre monsieur le Prince de Condé et monsieur d’Aumale, vostre oncle, pour l’estat de Colonel de la

cas, présente, dans les éditions postérieures, la variante qui suit : « à cause que son ambition particulière le poussoit à la conqueste de Naples, où il se promettoit avoir quelque droit : et laissa l’occasion de reprendre le duché de Milan en passant, qui luy estoit aysé, n’y ayant pour le garder qu’un pauvre prestre le cardinal de Trente, qui estoit prest de quitter tout, si on l’eust attaqué : mais le destin de la France luy bandoit les yeux, et pendant son voyage où il avoit emmené toute la noblesse, et toutes les plus belles forces de France, pour secourir le Pape à Ostie, nous perdismes Saint Quentin, et la journée de Saint Laurents, où Monsieur le connétable et plusieurs autres furent pris ; puis Monsieur vostre père, à son retour, par un heur. . . . » 1. Anne de Montmorency, blessé et fait prisonnier à la bataille de Saint-Quentin, en 1557.