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plus de valeur, et impatiente du repos et de la domination estrangere. C’est pourquoy, comme prudent, prevoyant et bien conseillé qu’il est, dés lors qu’il fut contrainct de faire ceste miserable paix[1], qui fut scellée et signalée de la mort de nostre bon Roy Henri II, n’osant ouvertement y contrevenir ni recommencer la guerre, pendant que la France estoit florissante, unie, bien d’accord, et de mesme volonté ensemble, il a tasché de semer la division et la discorde parmi nous-mesmes. Et, sitost qu’il a veu nos Princes se mescontenter ou se bigearrer, il s’est secretement jette à la traverse pour encourager l’un des partis, nourrir et fomenter nos divisions, et les rendre immortelles, pour nous amuser à nous quereller, entrebattre et entretuer l’un l’autre, afin d’estre cependant laissé en paix et, tandis que nous nous affoiblirons, croistre et, s’augmenter de nostre perte et diminution.

C’est la procedure qu’il a tenue depuis qu’il veit Messieurs les Princes de Vendosme et de Condé mal contents, qui attirerent avec eux la maison de Montmorency et de Chastillon, pour s’opposer aux avantageux progrez et advancements de vostre pere et de vos oncles, Monsieur le Lieutenant, qui avoient

  1. La paix de Cateau-Cambrésis, conclue en 1559.