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peu vos actions et les deportements du Roy d’Espagne envers nous : et, si j’en ments de mot, que jamais Monsieur sainct Denys et Madame saincte Geneviefve, patrons de France, ne me soyent en ayde ! J’ay un peu estudié aux escholes, non pas tant que j’eusse desiré ; mais depuis j’ay veu du pays, et voyagé jusques en Turquie, et par toute la Natolie, Escla-vonie[1], jusques à l’Archipelago, et Mar-Majour, et Tripoli de Syrie, où j’ay appris le dire de Jesus-Christ, nostre Sauveur, estre véritable : A fructïbus eorum cognoscetis eos : on cognoist à la longue quelles sont les intentions des hommes par leurs œuvres et leurs effects. Premièrement je diray, avec preface d’honneur, que le Roy d’Espagne[2] est un grand Prince, sage, cault et advisé, le plus puissant et plus grand terrien de tous les princes Chrestiens, et le seroit encore davantage si toutes ses terres et royaumes se tenoient et estoient joincts à l’approche l’un de l’autre. Mais la France, qui est entre l’Espagne et les Pays-Bas, est cause que ses seigneuries separées lui coustent plus qu’elles ne lui valent ; car sur toutes nations il redoute la Françoise, comme celle qu’il cognoist estre plus genereuse, et avoir

  1. dit. a et Mésopotamie. »
  2. passage qui suit est inspiré par l’ Advis à Henri III, 1585, par François de Noailles, évêque d’Acqs.