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tants et les soldats marcher par la ville appuyez d’un baston, pasles et foibles, plus blancs et plus ternis qu’images de pierre, ressemblants plus des fantosmes que des hommes ; et l’inhumaine response d’aucuns, mesme des Ecclesiastiques, qui les accusoient et menaçoient, au lieu de les secourir ou consoler ! Fut-il jamais barbarie ou cruauté pareille à celle que nous avons veue et endurée ? Fut-il jamais tyrannie et domination pareille à celle que nous voyons et endurons ? Où est l’honneur de nostre Université ? Où sont les colleges ? Où sont les escholiers ? Où sont les leçons publiques, où l’on accou-roit de toutes les parts du monde ? Où sont les religieux estudiants aux couvents ? Ils ont pris les armes ; les voila tous soldats debauchez. Où sont nos châsses ? Où sont nos precieuses reliques ? Les unes sont fondues et mangées ; les autres sont enfouyes en terre, de peur des voleurs et sacrileges. Où est la reverence qu’on portoit aux gens d’Eglise et aux sacrez mysteres ? Chacun maintenant faict une religion à sa guise, et le service divin ne sert plus qu’à tromper le monde par hypocrisie. Les Prestres et les Predicateurs se sont renduz si venaux et si mesprisez par leur vie scandaleuse qu’on ne se soucie plus d’eux ni de leurs sermons, sinon quand on en a affaire pour prescher quelques faulses nouvelles. Où sont