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qu’elle vouloit dire de ces gens-là qui portent le bonnet rond [1]. Enfin, Messieurs, j’ay charge de la Noblesse de vous remonstrer qu’il faut rabattre l’insolence de ces hoches-brides et avaleurs de frimats[2] et faire vos affaires pendant que le temps est beau. Si la Loy Salique est entretenue, je crains que Monsieur le Legat s’en fasche, et que l’Infante soit en danger d’estre tondue[3] ; mais je m’en rapporte à Monsieur le Lieutenant, qui sçaura bien rompre le coup et faire la barbe à son neveu sans razoyr. Au demourant, s’il faut eslire ung Roy, je vous prie vous souvenir de moy et de mes merites : on m’a faict croire qu’il s’en est faict autrefois de pires que moy. Les Lydiens[4] (je ne sçay quelles gens ce sont) en firent un qui menoit la charru[5]e ; les Flamands firent un Duc qui estoit brasseur de biere[6] ; les Normands, un

  1. Addit. de l’édit. des Mémoires de la Ligue : « et qu’un jour quelque Myron me feroit mauvais parti. »
  2. Les royalistes qui cherchaient à persuader aux Parisiens d’abandonner la Ligue et de faire la paix.
  3. Allusion au proverbe : Chercher de la laine et s’en aller tondu. C’est-à-dire que l’Infante n’aurait ni le duc de Guise pour mari, ni la couronne de France.
  4. Addit. « Comme on dit, car ».
  5. Le laboureur Gordius, élu roi des Phrygiens.
  6. Philippe Arteweldt, chef des Gantois révoltés, en 1382.