trop les aureilles ; mesmement à ce monsieur Le Maistre et ce du Vayr [1], qui mettent les autres en train. Que n’y donnez-vous ordre, Monsieur le Lieutenant ? Sçavcz-vous pas bien que le President de Nully vous a dit et nommé par nom et par surnom tous ceux qui ont opiné pour ceste meschante Loy ? Que ne les envoyez-vous jetter en la. riviere, comme il vous a conseillé ? Et ce beau Marillac[2], qui faisoit tant de l’eschauffé au commencement, et n’opinoit que feu et sang, je crains à la fin qu’il ne fasse banqueroute à la Ligue, si on luy promet d’estre Conseiller d’Estat du Biarnois. Gardons-nous de ces gens qui tournent leur robe si aysement, et suyvent le vent de fortune quand ils voient que leur party va mal. Ha, brave Machault ! Ha, vaillant Bordeaux[3] ! vous estiez dignes d’estre comme moy eslevez au plus haut degré d’honneur de noblesse[4] ! Entre les robes longues, je n’ayme que vous et ce fameux
- ↑ Le Maître, président, et du Vair, conseiller en la cour de Parlement. Ils avaient opiné en faveur du maintien de la loi salique.
- ↑ Surnom flatteur que l’on donnait à Michel de Marillac, alors conseiller en la Cour, et membre du Conseil des Quarante.
- ↑ ptiste Machault était un marchand de Paris. Lui et Bordeaux furent membres du Conseil des Quarante.
- ↑ est-à-dire qu’ils méritaient d’être pendus comme de Rieux.