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venir à bout je seray evesque de la ville et des champs[1], et feray la moue à ceux de Compiegne[2]. Cependant je courray la vache et le manant[3] tant que je pourray ; et n’y aura paysan, laboureur, ni marchand, autour de moy et à dix lieues à la ronde, qui ne passe par mes mains et qui ne me paye taille ou rançon. Je sçay des inventions pour les faire venir à raison : je leur donne le frontal[4] de cordes liées en cordeliere ; je les pends par les aisselles, je leur chauffe les pieds d’une pelle rouge, je les mets aux fers et aux ceps[5] ; je les enferme en un four, en un coffre percé plein d’eau ; je les pends en chapon rosty[6] ; je les fouette d’estrivieres ; je les sale ; je les fais jeusner ; je les attache estenduz dedans
- ↑ Pendant les guerres on pendait souvent à des arbres en pleine campagne, faute de gibets. La soldatesque appelait ces suppliciés des évêques des champs, et prétendait qu’ils donnaient la bénédiction avec leurs pieds.
- ↑ C’est-à-dire que les habitants de Compiègne, qui doivent le pendre, lui verront faire la grimace.
- ↑ Cette expression signifiait parcourir le pays à la tête d’hommes armés, enlevant les bestiaux et rançonnant les paysans.
- ↑ Sorte de torture qui consistait à entourer le front du patient d’une corde que l’on serrait fortement jusqu’à ce qu’il déclarât où était son argent.
- ↑ Pièces de bois qui maintenaient les jambes et les bras écartés.
- ↑ Les membres repliés au corps et liés à la façon d’une volaille préparée pour la broche.