Page:Satyre menippee garnier freres 1882.djvu/198

Cette page n’a pas encore été corrigée

HARANGUE DU SIEUR DE RIEUX[1] SIEUR DE PIERRE-FONT,

POUR LA NOBLESSE DE L’UNION

Messieurs, je ne sçay pourquoy on m’a deputé pour porter la parole en si bonne Compagnie pour toute la noblesse de nostre party. Il faut bien dire qu’il y a quelque chose de divin en la saincte Union, puisque, par son moyen, de Commissaire d’Artillerie assez malotru, je suis devenu Gentilhomme et Gou-

  1. On sait peu de chose touchant le sieur de Rieux. Ce fut un officier de fortune, comme les guerres civiles en produisirent beaucoup alors, brave mais cruel et peu scrupuleux, et faisant la guerre plutôt en brigand qu’en soldat. D’abord commis aux vivres, sa bravoure le fit distinguer, et il devint capitaine ou gouverneur de Pierrefont pour la Ligue. Il faillit enlever Henri IV aux environs de Compiègne, en 1505. Pris l’année suivante par la garnison de cette ville, il fut pendu pour ses méfaits.