Page:Satyre menippee garnier freres 1882.djvu/177

Cette page n’a pas encore été corrigée

Haste et La Morliere, dignes du gibet plus de trois ans devant les Barricades[1]. Qu’ainsi ne soit, probo minorent, a majori ad minus. Le Biarnois a tenu entre ses mains prisonniers les principaux chefs de la Ligue, comme Bois-Dauphin, Pescher, Fontaine-Martel, Flavacourt, Tramblecourt, les Cluzeaux[2], et plusieurs autres, qui me doivent sçavoir gré si ne les nomme, lesquels il n’a pas faict pendre, le pouvant et devant : quia non vult mortem peccatoris, sed ut resipiscat, comme plusieurs ont faict ; et neantmoins, nous autres Catholiques, le tenons pour Heretique relaps : Ergo, Monsieur le Lieutenant est pire qu’Heretique, qui a faict pendre ses meilleurs amis, lesquels luy avoyent mis le pain en la main. De dire que cela soit faict ad majorem cautelam, pour ravaler l’orgueil et insolence des Seize, cela est bon, mais se pendant on s’estrangle ; et ne peut ce dicton empescher que nous ne soyons tousjours jugez et reputez grands badaux et caillettes, sots en latin et en françois, de l’avoir enduré, et qui pis est, que les Politiques ne concluent, in modo et figura, que la

  1. Ils étaient entrés dans la Ligue avant 1587 et s’oppo sèrent par la force à l’exécution des ordres du roi, qui ne les en punit pas.
  2. Faits prisonniers à la bataille d’Ivry, Henri. IV les fit trai ter avec humanité.