Page:Satyre menippee garnier freres 1882.djvu/174

Cette page n’a pas encore été corrigée

linotes, nous ont failly comme les langues, et n’avons plus qu’un amer souvenir de ces messagers academiques qui descendoyent à l’ Arbaleste et autres fameuses hostelleries de la rue de la Harpe [1] à jour et poinct nommé, au grand contentement des escholiers attendants, et de leurs regents friponniers. Vous estes cause de tout cela, Monsieur le Lieutenant, et tous ces miracles sont œuvres de vos mains. Il est vray que nos predications et decrets n’y ont pas nui. Mais tant y a que vous en estes le principal motif et instrument, et, pour vous dire en un mot, vous nous avez perduz et esperduz. Excusez-moy, si je parle ainsi. Je diray avec le Prophete David : Loquebar in conspectu Regum, et non confundebar.

Vous avez, inquam, si inquiné[2] et diffamé ceste belle fille aisnée, ceste pudique vierge, ceste fleurissante pucelle, perle unique du monde, diamant de de la France, escarboucle du Royaume, et une des fleurs de lys de Paris la plus blanche, que les Universitez estrangeres en fond des sornettes grecques et latines : et versa est in opprobrium gentium. Cependant Messieurs nos Docteurs n’y trouvent que rire

  1. Ce passage fournit de curieux renseignements sur une partie de l’approvisionnement de Paris en temps ordinaire, pendant le XVIe siècle.
  2. Souillé.