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aussi les mandats secrets de sa Majesté Catholique pour les faire tenir aux ambassadeurs, agents, curez, couvents, marguilliers et maistres des confrairies ; et qu’en leurs particulieres confessions ils n’oublient pas de deffendre, sur peine de damnation éternelle, de desirer la paix, et encore plus d’en parler ; ains faire opiniastrer les devots chrestiens au sac, au sang et au feu, plustost que de se soubsmettre au Biarnois, quand bien il iroit à la messe comme il a donné charge à ses ambassadeurs d’en asseurer le Pape. Mais nous sçavons bien la contrepoison, si cela advient, et donnerons bien ordre que sa Saincteté n’en croira rien, et, le croyant, n’en fera rien, et, le faisant, que nous n’en recevrons rien, si je ne suis Cardinal. Pourquoy ne le seray-je pas, si maistre Pierre de Frontac, estant simple advocat à Paris, du temps du Roy Jean, le fut bien pour avoir diligemment deffendu les causes de l’Eglise[1] ? Et moy, qui ay quitté mon maistre et trahy mon pays pour soubstenir la grandeur du Sainct-Siege Apostolique, je ne le seroy pas ! Si seray ! si je vous en asseure, ou mes amis me faudront. J’ay dit.

  1. Pierre de Féligny, avocat au Parlement et chanoine de l’Eglise de Paris, ayant soutenu le parti de l’anti-pape Clément VII, fut, en récompense, créé par lui cardinal en 1383 ou 1385.