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tenir bon jusques à la mort pour la saincte Union. C’est pourquoy il ne se faut point defier du baron d’Alegre[1], ni de Hacqueville, gardien du Ponteau-de-Mer, ni du concierge de Vienne[2], et autres, qui ont faict de si beaux coups pour gaigner Paradis avec dispense de leur serment ; ny pareillement de ceux qui ont courageusement mis la main au sang et à l’emprisonnement des Magistrats Politiques[3]. En quoy Monsieur le Lieutenant a eu beaucoup de dexterité pour les engager, et leur faire faire des choses irremissibles, et qui ne meritent d’avoir jamais pardon non plus que ce qu’il a faict. Mais gardons-nous de ces nobles qui disent qu’ils sont bons François, et qui refusent de prendre pensions et doublons d’Espagne, et font conscience de faire la guerre aux marchands et laboureurs. Ces gens sont dangereux et nous pourroient faire un faux bond, car ils se vantent que si le Biarnois alloit à la messe, jamais leurs espées ne couperoient contre luy ny les siens. Qu’il vous souvienne des entrevues et parlements qu’aucuns font si souvent vers Sainct-

  1. 1592 le marquis d’Alègre tua d’un coup de poignard Montmorency-llalot, qu’il avait attiré sous prétexte de se réconcilier avec lui.
  2. Hacqueville et Maugiron livrèrent ces deux villes dont ils étaient gouverneurs.
  3. lusion au meurtre du président Brisson ;