Page:Satyre menippee garnier freres 1882.djvu/148

Cette page n’a pas encore été corrigée

dis, au dessus des Confesseurs et Patriarches, et vous moquer des maheutres’ que vous verrez dessous vous, rostir et bouillir aux chaudieres de Lucifer ? Mourez quand il vous plaira : nous avons assez de Mores, Africains, Wallons et Foruscits[1] pour mettre en vostre place. Tuez, massacrez et bruslez hardiment tout : Monsieur le Legat pardonnera tout ; Monsieur le Lieutenant avouera tout ; Monsieur d’Aumale vous adjugera tout ; Monsieur de Lyon scellera tout ; et monsieur Marteau signera tout. Je vous serviray de Pere Confesseur, et à la France aussi, si elle a l’esprit de se laisser mourir bonne Catholique, et faire les Lorrains et Espagnols ses héritiers, comme je vous en prie tous en general et particulier ; vous asseurant, aprés Monsieur le Legat, que vos ames ne passeront point par le feu de Purgatoire, estants assez purgées par les feux que nous avons allumez aux quatre coings et au milieu de ce Royaume pour la saincte Ligue, et par la penitence, jeusnes et abstinence, que nous vous faisons faire en devotion. Quant à l’élection d’un Roy, je donne ma voix au marquis des Chaussons[2] : il n’est lipu

</ref> Fuorusciti, sortis de leur pays, bannis, c’est-à-dire des bandits. Ici ce mot doit désigner les troupes napolitaines qui composaient une partie do la garnison espagnole.

  1. ef>s hérétiques, les soldats de Henri IV.
  2. pellation grotesque qui désigne François de Lorraine,