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François fussent bons Catholiques et voulussent volontairement et de fait recevoir ses garnisons avec la saincte Inquisition, qui est la vraye et unique touche pour connoistre les bons chrestiens et catholiques zelez, enfants d’humilité et obéissance.

Ne croyez donc pas que ce bon Roy vous envoye tant d’ambassadeurs, et vous fasse envoyer ces bons personnages Legats du Sainct Pere à autre intention que pour vous faire croire qu’il vous aime sur toutes riens[1]. Penseriez-vous que luy, qui est Seigneur de tant de Royaumes qu’il ne les peut compter que par les lettres de l’alphabet[2], et si riche qu’il ne sçait que faire de ses tresors, voulust se mettre seulement en peine de souhaiter si petite chose que la seigneurie de France ? Toute l’Europe, par maniere de dire, ne luy est pas une contrée de ces nouvelles Isles conquises sur les Sauvages. Quand il sue, ce sont des Diadesmes ; quand il se mousche, ce sont des Couronnes ; quand il rote, ce sont des Sceptres ; quand il va à ses affaires, ce ne sont que Corntez et Duchez qui luy sortent du corps[3], tant il en est farcy

  1. r. « Qu’il vous aime sur toutes gens. »
  2. dit. « Comme Charles Magne faisoit ses monastères. »
  3. itation de la longue énumération des qualités de Quaresmeprenant. (V. Rabelais. Pantagruel, livre IV. C. XXXII. )