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pour venir à bout de mes desseins Catholigues, et pour antidote à nostre saincte Union, qui est frappée de peste, j’ai esté un des principaux auteurs (je le dy sans vanterie) de tous ces feux et embrasements qui bruslent et ardent maintenant toute la France, et qui ont tantost mis et consommé en cendres le plus beau qui y fust de reste des Goths et Visigoths. Si le feu Cardinal de Lorraine, mon bon maistre, vivoit, il vous en rendroit bon tesmoignage, car m’ayant tiré de la marmitte des Capettes[1] de Montagu, puis mis en la Cour de Parlement[2], où je descouvry bien l’eschole, quand il me feit Evesque, puis Archevesque, et enfin Cardinal, ce fut tousjours à condition expresse d’acheminer ceste affaire à sa perfection, et obliger ma vie et mon ame à l’avancement de la grandeur de Lorraine et detriement de la maison des Valois et des Bourbons. A quoy je n’ay pas failly en tout ce qui possible m’a esté et que ma cervelle s’est peu estendre ; et en ces jours derniers les presidents Vétus et Janin[3] m’ont assisté

  1. s boursiers du collège de Montaigu portaient do petites capes, d’où leur vint ce surnom. Ils vivaient fort misérablement.
  2. llevé avait commencé par être solliciteur au Palais pour les affaires du cardinal de Lorraine, son protecteur.
  3. premier remplit à Rome une mission pour le compte de la Ligue ; le second était membre du Conseil des Quarante.