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le Roy boit ! Aussi bien n’y a-il gueres que les Roys sont passez, où nous empeschasmes bien qu’on ne fist de Roy de la Febve de peur d’inconvenient et de mauvais presage. Mais, si vous estes icy à ceste my-Karesme prochaine, nous chevaucherons tous avecques vous par les rues, et ferons la my-Karesme à cheval[1], si nous pouvons retenir jusques alors toute ceste Catholigue Assemblée, à laquelle je veux maintenant adresser mon propos en general : et que tout le monde m’entende.

Messieurs, ne me tenez pas pour homme de bien et bon Catholique si la maladie de France (je n’entends parler del male Francioso)[2], je veux dire vos miseres et pauvretez, ne. m’ont faict venir par deça, où je me suis comporté en vray hypocrite : (je vouloy dire Hipocrate, mais la langue m’a fourché). Ce grand medecin, voyant son pays affligé d’une maladie epidémique et peste cruelle qui exterminoit tout le peuple, s’advisa de faire allumer force feux par toutes les contrées pour purger et chasser le mauvais air : et moy tout, de mesme,

  1. Pellevé fait sérieusement, et à son insu, une dure satire de la Ligue et des Etats-Généraux, qu’il assimile tour à tour aux folies du jour des Innocents, aux bombances du festin des Rois et aux travestissements de la mi-careme.
  2. On appelait en Italie mal français la même maladie qu’en France on nommait mal de Naples.