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semper habui animam et intentionem me vindicandi, et feci omnia quae potui, et faciam in aeternum, quando deberem animam meam tradere diabolo, ut ista insignis injuria cadat in caput Gallorum omnium qui passi sunt, nec se opposuerunt opprobrio meo. Quod cum essem saepius pretestatus, tandem effeci ut vos sciretis bene quid dicere. Sed alio me vocant Principes isti, et istae totius orbis insignes uniones et gemmae mirabiles, quos et quas alloqui nunc res postulat, caeteramque turbam deputatorum et deputantium, quorum interest ut intelligant me disserentem lingua Gallica, quam pene dedidici loqui, adeo patriam meam sum oblitus.

Je retourneray donc à vous, Monsieur le Lieutenant, et vous diray que, si j’eusse trouvé en France bénéfices dont je jouissais, j’ai toujours eu l’intention et la volonté de me venger, et j’ai fait tout mon possible (et je le ferai à toujours, quand je devrais donner mon âme au Diable) pour que cet insigne outrage retombe sur la tête de tous les Français, qui ont souffert pareille chose et ne se sont point opposés à mon opprobre. Je l’avais souvent annoncé : je l’ai enfin exécuté, et vous en savez quelque chose. Mais revenons à ces Princes ici présents, perles rares et merveilleux diamants de l’univers entier, auxquels il faut maintenant que je m’adresse, ainsi qu’au reste des députés et des députans, qui ont intérêt à m’entendre parler en français ; malheureusement j’ai presque oublié cette langue, tant j’ai oublié mon pays.