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audiendum de pace facienda cum istis damnatis Politicis ; quin potius armate et parate vos ad patiendum omnes extremitates, vel etiam mortem, famem, ignem et ruinam totius urbis vel regni : nihil enim potestis facere gratius et acceptabilius Deo et Regi nostro Philippo Catholicissimo. Non ignoro Luxemburgum et Cardinalem Gondium et Marchionem Pisanum Romam profectos, ut praeparent animum domini nostri Papae, ad audiendum Legationem Biarnezi, tractaturam de conversione sua. Sed quantum tuta est luna a lupis, tantum aversum est cor Domini nostri a talibus negotiis. Estote fortes et securi sicut et ego : modo sim intra muros Parisius. Sane paraveram aliquid boni ad dicendum vobis

qu’il ne faut aucunement parler, ni rien écouter d’une paix à faire avec ces damnés Politiques. Armez-vous bien plutôt de courage, et préparez-vous à endurer toutes les extrémités, la mort même, la faim, le feu et la ruine de cette ville ou du royaume, car vous ne pouvez rien faire qui soit plus méritoire et plus agréable à Dieu et à notre roi Philippe le Très-Catholique. Je n’ignore pas que le duc de Luxembourg, le cardinal de Gondi et le marquis Pisani sont partis pour Rome afin de disposer le Pape, notre Maître, à recevoir une ambassade du Biarnais, chargée de traiter de sa conversion. Mais, autant la lune est hors de l’atteinte des loups, autant le cœur de notre Maître est éloigné de telles négociations. Soyez assurés et tranquilles comme moi, tant que je me sens dans les murs de Paris.

La vérité est que j’avais préparé un bon discours à vous faire