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Je m’adresserai donc à vous, Hommes illustres, atque ex tota Galliarum colluvie electissimi, ut vobis intelligere faciam multa quæ Gallica lingua satis non possunt exprimari ; est enim operæ pretium ut nos præcipue qui studuimus in celeberrima Academia Parisius, et sapimus magis quam fex populi, habeamus aliquid secreti quod mulieres non intelligant. Volo igitur vos scire (et haec dicantur tantum piis auribus) quod exivit edictum, sive mavultis rescriptum per breve a domino nostro Papa, per quod nobis permittitur eligere, creare, sacrare et ungere Regem novum, talem qualem vobis placuerit, modo, sit de stirpe vel Austriaca vel Guysiaca. Habetis igi-

Traduction[1].

. . . . et choisis dans tout ce ramas du pays de France, pour vous faire entendre bien des choses qui ne sauraient s’exprimer assez bien en langue française. C’est notre récompense, à nous qui avons principalement étudié en la célèbre Académie de Paris, et qui en savons plus long que la lie du peuple, d’avoir quelque chose de secret qui ne soit point compris des femmes. Je veux donc que vous sachiez (et que ceci soit dit seulement pour les aureilles pieuses) qu’un décret, ou, si vous l’aimez mieux, un rescrit, un bref, a été rendu par le Pape, notre maître, par lequel il nous est permis d’élire, créer, sacrer, et oindre un nouveau roi selon votre bon plaisir, pourvu qu’il soit de la maison d’Autriche ou Guisarde. A vous donc de voir en

  1. Nous donnons ici la traduction de M. Ch. Read, à laquelle nous n’avons fait que de légères corrections.