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HARANGUE DE MONSIEUR LE CARDINAL DE PELVÉ

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Monsieur le Lieutenant, vous m’excuserez si pour contenter ceste docte Assemblée et garder le decorum et la dignite du rang que je tiens en l’Église par la volonté de vous et des vostres, je fay quelque discours en langage latin, auquel vous sçavez qu’il y a long-temps que j’estudie, et en sçay presque autant que mon grand père, qui fut un bon gendarme et un bon fermier[2] quant et quant soubs le roy Charles huictiesme. Mais quand j’en auray dit trois mots, je reviendray à vous et à vos affaires.

  1. Florent Chrestien est l’auteur de cette harangue.
  2. Cette assertion n’est qu’une méchanceté de l’auteur qui, peut-être, veut se moquer des manières peu distinguées du cardinal. Son grand-père, dont il parle ici, Thomas de Pellevé, de bonne noblesse Normande, était, en 1428, écuyer, seigneur de Valogne en Cotentin.