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d’en venir à bout ; et sa sœur a desja receu pour arres un carcan de trois mil ducats et une chaisne de perles catholiques avec quelque millier de doublons[1].

Nous avons aussi certains Politiques, au Conciliabule et Senatule des ennemis, qui filent desja quelques cordons dudit chapeau rouge ; et, si nous leur envoyons un peu de soie cramoisie pour faire les resnes de leur mule, ils nous aideront bien et empescheront bien que ces meschants Huguenots acariastres n’entrent aux Estats, et que rien ne se fasse ny ne se passe au detriement et deshonneur de nostre Sainct Pere et du sainct Siege Apostolique, voire quand les privileges de l’Eglise Gallicane s’en devroient perdre. Je conjure donc toute cette Catholique Assemblée de tenir la main et employer verd et sec[2] pour empescher que les Parisiens et autres villes ne nous viennent rompre la teste de leur paix, mais qu’elles prennent la mort en gré, et souffrent leur totale ruyne plustost que d’y penser et d’en ouvrir la bouche. Il faut racler des prieres de l’Eglise ces fascheux mots : Da pacem, Domine, comme

  1. Marguerite d’Espinac, baronne de Lux, qui renseignait les chefs de la Ligue sur ce qui se passait dans les conseils d’Henri III.
  2. Expression proverbiale, signifiant : par tous les moyens.