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SATIRE II.

contre les vœux criminels et insensés des hommes.



Marque d’un blanc caillou ce beau jour, Macrinus,
Ce jour qui dans ta vie apporte un an de plus :
Épanche à ton Génie un vin pur en offrande !
Ces prières où l’homme avec les dieux marchande,
Ta bouche n’oserait jamais les confier
Qu’à des dieux corrompus !… S’ils vont sacrifier,
Nos grands font aux autels des offrandes muettes.
Qui voudrait en bannir ces prières secrètes
Qu’on murmure à voix sourde, et mettre à nu ses vœux ?

« Sagesse, honneur, vertu, c’est tout ce que je veux ! »
On dit cela bien haut, et pour se faire entendre.
Mais en soi-même : « Ô dieux ! si je pouvais étendre
En un cercueil pompeux mon oncle !… » Ou bien encor :
« Si ma bêche heurtait une urne pleine d’or,
Hercule !… Plaise aux dieux qu’enfin je congédie