Ou bien si le pupille après lequel j’hérite,
Maigre et frêle avorton, mourait de mort subite !
Nérius, cet époux enrichi par son deuil,
A bien conduit déjà trois femmes au cercueil !
Et pour sanctifier des vœux si téméraires,
Du Tibre le matin les ondes salutaires
Effacent dans ton cœur les tâches de la nuit.
Mais réponds, c’est d’un rien que je veux être instruit :
Quel est ton sentiment sur le dieu du tonnerre ?
Parle, es-tu bien d’avis qu’il faut qu’on le préfère…. ?
— À qui donc ? — à Staïus ? tu ne réponds rien ? quoi ?
Douterais-tu lequel est de meilleure foi ?
Lequel de l’orphelin prendrait mieux la défense ?
Eh bien, ce qu’à ce dieu tu dis en confidence,
Va le dire à Staïus. Jupiter, dieu vengeur,
S’écriera tout d’abord ce lâche empoisonneur !
— Et Jupiter muet, sans s’invoquer lui-même,
Sans se prendre à témoin, écoute ton blasphème !
Peut-être, lorsqu’au lieu de ne frapper que toi,
Sa foudre éclate au loin, ton cœur est sans effroi.
Quelle funeste erreur ! quoi ! parce que tes restes,
Épouvantable objet des vengeances célestes,
À la voix d’Ergenna, dans des lieux abhorrés,
Par le sang d’un agneau ne sont pas consacrés,
Du puissant Jupiter fatiguant l’indulgence,
Tu crois pouvoir sans crainte insulter sa vengeance !
Par quels dons penses-tu corrompre ainsi les dieux ?
Par des gâteaux ! des fleurs ! des parfums précieux !
Il est d’autres erreurs. Vois-tu cette grand-mère
Qui, du ciel à grands cris conjurant la colère,
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