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SATIRE II.



LES VŒUX.

De l’époque sacrée où tu reçus le jour,
Marque d’un crayon blanc le fortuné retour,
Et verse un pur nectar à ton heureux génie.
Tu n’as point, Macrinus, cette avare manie
Qui, la bourse à la main, abordant les autels,
Oserait marchander même les immortels.
Qu’il est rare d’entendre un riche, avec franchise,
Offrir au ciel des vœux que l’honneur autorise,
Et sans déguisement, sans murmures secrets,
Le cœur à découvert, expliquer ses souhaits !
Grands dieux, rendez-moi bon, équitable, sincère :
Voilà ce que l’on dit d’une voix haute et claire,
De manière à frapper le passant curieux ;
Mais murmurant tout bas des vœux ambitieux :
Oh ! que si je pouvais du frère de mon père
Accompagner bientôt la pompe funéraire !
Si j’allais, sous le soc, en labourant mon champ,
Entendre résonner une cruche d’argent !